Ce village a la catégorie de Villa (village avec privilèges et importance historique), ce qui explique son importance historique comme noyau de population et centre agricole, d’élevage et forestier sur le territoire. Les traces de cette splendeur sont présentes dans tout le vieux quartier, sur les façades de certains de ses bâtiments et sur beaucoup des maisons qui ont été rénovés avec un très bon goût.

Il se trouve à 1.008 mètres d’altitude et il est traversé par la rivière Lubierre, affluent de l’Aragon. À l’entrée du village se dresse le bâtiment des anciennes écoles construit dans les années 30, un beau et insolite exemple de l’architecture civile dans les Pyrénées. Ses rues étroites, empierrées et pleines de détails, son église du XVIº siècle veillant depuis le haut du village, ses toits en ardoise et ses cheminées pyrénéennes en font un des villages les mieux conservés de la région.

Tout près de Borau se trouve San Adrián de Sasabe (s. X), qui fut l’un des monastères les plus importants du Haut Moyen-âge, bien qu’il ne reste qu’une église entourée des torrents des vallons de Cáncil et Lupán.

Il y a plusieurs théories différentes sur Sasabe mais c’est celle que défendait le Père Ramón de Huesca au XIXº siècle qui a eu le plus d’importance au fil du temps. Selon lui, San Adrián était un monastère wisigoth dans lequel se réfugièrent les évêques de Huesca pour échapper à l’invasion arabe. Ils avaient emporté avec eux le Saint Graal, ce qui explique une bonne partie de la grande transcendance historique du monastère dans la chrétienté. D’ailleurs, il semble vrai que le monastère fut le siège des évêques d’Aragon à partir du Xº siècle et jusqu’à ce que soit créé le siège de Jaca en 1077. San Adrián de Sasabe présente une seule nef rectangulaire avec presbytère et absyde semi-circulaire couvert d'une voûte en quart de sphère. L’intérieur est extrêmement austère. La seule décoration des murs est une imposte en surplomb. A l’extérieur les détails architectoniques sont plus profus, nous pouvons ainsi observer un damier simple qui encadre l'arc de la porte sud. La façade occidentale présente de nombreuses influences de l’art roman de Jaca et des caractéristiques qui rappelle l'ermitage proche de Santa María de Iguácel.

Texte appartenant au Plan de Signalisation de la Comarca de La Jacetania. 2001-2006