Ansó. Grosse. XIVº Siècle.

Ansó est le village frontalier par excellence des Pyrénées espagnoles. Des privilèges successifs de Jaime I et Jaime II, rois d’Aragon, élargirent le territoire communal des habitants d’Anso pour occuper toute la frontière avec le Béarn (France) depuis la Table des Trois Rois jusqu’à la vallée de Canfranc. Son autre frontière, celle de la Navarre depuis le testament de Sancho III el Mayor au XIº siècle, a fréquemment été une source de conflits. Cette situation géostratégique lui a permis d'acquérir un éminent caractère défensif. En 1323, le roi ordonna à Bayle, Général d’Aragon, d'aller à Ansó pour choisir le meilleur emplacement de la muraille défensive, après une incursion navarraise qui avait dévasté le château de Celún, en aval d'Ansó. Comme il ne reste rien de la muraille, il semble qu’elle n’a jamais été construite, tout au moins comme tel.

Les XVº et XVIº siècles furent très agités dans le Haut Aragon, on construisit des tours fortifiées comme cette grosse tour médiévale -torreta, comme on l'appelle à Ansó-, construite au XIVº siècle et récemment restaurée. Elle faisait partie, comme d’autres, aujourd’hui disparues, ou encore l'église même, avec des meurtrières et des mâchicoulis, d’un réseau défensif où les maisons surplombant la rivière Veral ou le ravin Arrigo, faisaient le reste.

Son plan est quadrangulaire et sa hauteur est considérable, la grosse tour domine l’accès au village par l’Est, c'est-à-dire en cas d'éventuelles incursions navarraises. Selon différentes sources, Blanca II de Navarre, une fois détrônée, y aurait été enfermée. Bien que ce puisse être le cas, dans les biographies de la reine, on parle seulement de sa réclusion à Olite et son emprisonnement dans la tour Moncada d’Orthez. Blanca II de Navarre meurt en 1464 à Orthez et elle est enterrée dans le panthéon de la Cathédrale de Lescar (Béarn), donc sa relation avec Ansó ne paraît pas vraisemblable.

Office de Tourisme d'Ansó . [ Jacetania ]