Le Paysage Protégé de San Juan de la Peña et Monte Oroel est l’un des plus importants écosystèmes de moyenne montagne de toutes les Pyrénées aragonaises. Il s’étend sur une surface de 9.513 hectares et intègre les municipalités de Bailo, Caldearenas, Jaca, Las Peñas de Riglos, Santa Cilia et Santa Cruz de la Serós. La présence, dans ses limites, du vieux monastère de San Juan de la Peña représente une valeur ajoutée qui élève son importance à une dimension historique comme espace naturel. Les denses forêts habillant ses montagnes et les falaises de conglomérats, où habitent d’importantes populations de rapaces, sont ses aspects les plus représentatifs.

La première figure de protection de l’espace naturel qui entoure le vieux monastère de San Juan de la Peña remonte au XIXº. En 1869 l’État a voulu vendre la montagne qui entoure le temple mais finalement c’est la thèse que l’on ne pouvait pas concevoir le monastère sans la montagne qui l’entourait qui s’est imposée. « En enlevant la montagne au sanctuaire, vous mutilerez le monument », concluait un rapport du responsable du District Forestier de Huesca, s’opposant à la vente de ces paysages. En 1920 il fut déclaré Site Naturel d’Intérêt National (c’était le troisième en Espagne après les parcs nationaux de Covadonga et Ordesa). Déjà en 1998 il avait été classé comme Monument Naturel et en 2007 il devint Paysage Protégé, en incluant en outre les hêtraies de San Salvador, le ravin de la Carbonera, les rouvraies d’Atarés et Boalar, les sapinières de la Peña Oroel et une vaste étendue de forêts de pin sylvestre et de parois de conglomérats.

On peut trouver dans cet espace des espèces endémiques comme l’oreille d’ours (Ramonda myconi) ou la Petrocoptis hispánica. Les vautours, gypaètes et vautours percnoptères survolent le Paysage Protégé, à la recherche de ces immenses parois de conglomérat pour construire leurs refuges. La qualité des forêts denses, protégées pendant plus de cent ans, est justifiée par la présence d’espèces déterminantes dans la qualité environnementale de l’écosystème, comme le pic épeiche, le pic noir, la couleuvre européenne ou le lérot. C’est bien sûr une région privilégiée pour l’observation des oiseaux du tourisme ornithologique.

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